Saint-Illide, le patron de la commune

On connait principalement Saint Illide grâce à St Grégoire de Tours, historien ( auvergnat né à Riom en 539 et mort en 594) et à son ouvrage "Les sept livres des miracles".
St Alyre, nom latinisé en Illidius (aussi connu sous les noms d'Allyre, Allirol, Allirand, Allirot, Illide, Illidio), et fêté le 7 juillet, a été le 4éme évêque d'Auvergne de 336 à 384, en résidence à Clermont. Le titre d'évêque de Clermont ne sera porté qu'à partir de 1170. Auparavant, on parle d'évêque d'Auvergne ou des Arvernes.
Connu dans tout l'Empire romain pour sa sagesse et sa sainteté, Illide se déplaçait beaucoup et entreprenait de longs voyages, notamment en Asie pour confondre les Ariens.
Au cours d'un de ces périples, le diable lui apparut et lui reprocha de sortir la nuit : "N'avez-vous pas honte, pour un prêtre, de courir la nuit par les rues ?" Mais Illide le reconnut et le renvoya aux enfers d'un simple signe de croix.

Une autre fois, sur son chemin, le saint vit se dresser un monstre ressemblant à un mulet crachant du feu et qui voulait le piétiner. La seule invocation du nom de Jésus le fit disparaître.

Illide fut appelé à Trèves par l'empereur romain Maximus pour guérir sa fille, possédée du démon. Illide chassa le malin et l'Empereur, témoin de ce miracle, voulut le récompenser en or et en argent. Il refusa généreusement mais n'oublia pas son peuple. L'Auvergne devait payer à Maximus un tribut en blé et en vin qu'il fallait conduire à Trèves. La difficulté du transport ajoutait au poids de ce tribut, Illide obtint qu'il serait désormais payé en argent. Le saint évêque mourut en revenant de Trèves vers 387.

St Grégoire raconte que lui-même, adolescent, gravement malade d'une toux accompagnée de fortes fiévres, ne fut guéri qu'en se faisant porter sur son tombeau et après avoir promis d'embrasser l'état ecclésiastique. Il rapporte de nombreux autres miracles, dont l'esclave du comte Venerandus qui retrouva la vue sur le même lieu.
Invoqué comme exorciseur, une église lui fut consacrée à Clermont en 1106 et démolie à la Révolution. Cette église était le siège d'une importante abbaye bénédictine. On notera que la chapelle du château d'Alleuze lui est également consacrée.
La paroisse de St Illide est la seule dans le Cantal à porter son nom. La création très ancienne à St Illide d'un prieuré bénédictin consacré au "saint patron" est attestée, notamment par l'existence d'un blason.

 

  Le beau retable baroque de l'église de Saint-Illide date probablement du XVIIe siècle. Le saint patron (à droite) y est représenté au côté de Saint Pierre