Chasse aux loups à La Bontat

Copie d'un procès-verbal d'une chasse au loup, 1690, à Saint Illide, signée Salers de Scorailles.
Origine : Documents provenant de la famille de Scorailles, château de Chanterelle, Saint Vincent de Salers.(remerciements à Henri Bourjade pour ce document) :

"Le 10 mai 1690 après-midi au lieu-dit de la Bountat, paroisse de Saint Illide, avec devant nous Jean de Sarauste, docteur en droit et juge de la cour ordinaire de la Bountat, à ce mandés et appelés par haut et puissant seigneur François de Scorailles Chevalier Baron de Salers, Mazerolles, Chaussenac, capitaine pour le roi du château de Crèvecoeur, Lieutenant de la louveterie dans le vice-baillage d'Aurillac et ses environs.
S'est présenté le dit Seigneur, lequel en ladite qualité de lieutenant de la louveterie, ayant fait apporter en ce lieu une louve de plus d'un an, nous a dit et déclaré en présence d'Anthoine Bourbon maître maréchal-ferrant, Fabien Caband maître maçon, Jean Ribeyrol chaudronnier, Nicolas Veyrière, Guillaume Cassanier et Anthoine Bourbon, manants principaux et plus notables, habitants du dit lieu, qu'il aurait priés et employés à la chasse du loup, a pris aujourd'hui ladite louve dans le bois appelé de la Bountat, qui a été longtemps chassé par les chiens courants et ensuite tiré et tué d'un coup de fusil.
sieur de la Barrière aussi prié et employé à ladite chasse, en conséquence l'ayant fait porter au dit lieu comme étant la justice la plus proche de l'endroit ci-dessus où ladite prise a été faite, nous a requis procès verbal de ladite prise et présentation qui a été faite de ladite louve et ensuite faire déclaration des paroisses et villages qui sont englobés de deux lieues à l'environ de l'endroit de ladite prise afin de se pourvoir par ledit Seigneur où il appartiendra pour obtenir commission sur la levée des droits à lui attribuées par les ordonnances et règlements pour la prise de ladite louve.
Nous avons retenu la teste de ladite louve que nous avons fait attacher à la porte dudit Anthoine Bourbon maître maréchal-ferrant dudit lieu de la Bountat et en foi de tout avons signé avec ledit Seigneur les susnommés assistants, Bourbon, ledit procureur d'office et notre greffier, les autres habitants ne l'ont pu faire de ce sommés. Salers deScorailles."

Autrefois, les loups étaient considérés comme un fléau ; un chroniqueur de l'époque écrivait : « Et ceux qui se sont accoutumés à manger de la chair d’homme, à grand peine en veulent-ils manger d’autre : et s’ils n’en trouvent de morts, courent sus à quelque jeune laquais, ou filles, même aux hommes mal accompagnés, et les mangent. » La louveterie a été organisée en France par François Ier en 1520. Apparaissent alors les offices prestigieux de Grand louvetier et de lieutenant de louveterie. Au Grand louvetier revient la charge de débarrasser le pays des loups qui alors infestaient les bois. Les lieutenants, font de même dans les provinces. Cependant, c’est moins à la louveterie qu’aux diverses campagnes d’empoisonnement, que l’on doit la disparition progressive des loups en France. La disparition officielle date de l’année 1937 où « le dernier loup » fut abattu dans le Limousin.

La haine instinctive que le chien éprouve pour le loup a été, depuis la nuit des temps, exploitée par les chasseurs.

Voir aussi notre article Toujours le loup